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jeudi 24 juin 2021

Euro de football et coopération policière : pour lutter violences sportives, il faut miser sur la surveillance des réseaux sociaux, les physionomistes et l’intelligence artificielle

 


La match France-Hongrie l'a mis en évidence: le sport n'est pas à l'abri de la violence et de la haine. L’équipe de France a été la cible d'insultes racistes de la part de supporters hongrois. C'est dans le contexte de l'Euro de football que sont prises une série de mesures sont prises pour prévenir la violence liée au sport et pour lutter contre le racisme, la xénophobie et l'extrémisme parmi les supporters. Le 27 ministres de l'Intérieur de l’UE ont approuvé des conclusions ce mois-ci à cet effet qui préconise notamment un meilleur partage du renseignement, une collaboration entre experts internationaux et une réforme des "points d’information football".


L’enjeu : endiguer les violences liées au sport

L'Union européenne accueille souvent et de façon répétée de nombreux grands événements sportifs revêtant une dimension internationale, parmi lesquels la Ligue des champions de l'UEFA et le championnat d'Europe de football de l'UEFA qui constituent des manifestations à la fois populaires et importantes du sport mondial.

Le nouveau modèle choisi par l'UEFA pour le prochain championnat d'Europe (juin-juillet 2021) représente, en soi, un défi sans précédent en matière de sécurité, étant donné que la compétition se déroulera simultanément dans onze villes européennes.

Or, plusieurs cas de violences liées au sport impliquant des supporters à risque qui sont survenus dans un certain nombre de pays européens. Pour les ministres, il faut prévenir et atténuer les incidents potentiellement dangereux.

Il importe donc de protéger les espaces publics lors de grandes manifestations sportives et d'assurer la protection des espaces privés ouverts au public.

Le Conseil insiste sur l'importance de la coopération policière internationale et de l'échange d'informations pour assurer la sécurité et la sûreté de l'EURO 2020 de l'UEFA, y compris au moyen de plateformes numériques, d'autant plus que les rencontres prévues auront lieu dans un grand nombre de villes européennes,


L’importance d’une approche globale 

A la lumière de ces cas de violences liées au sport, le Conseil préconise de garantir la sécurité globale des grands événements sportifs. Il est essentiel d'aborder cette question non seulement dans les stades sportifs et d'autres installations sportives, mais également dans le cadre d'autres activités liées à ce phénomène.

Par conséquent, afin de prévenir et d'atténuer ces incidents potentiellement dangereux, le Conseil estime qu’il faut aborder cette question selon une approche globale. 

Le champ d'application des mesures préventives devrait être élargi de manière à couvrir des lieux autres que les installations sportives, qui attirent un grand nombre de supporters et peuvent donc représenter un risque en matière de sécurité. 

À cet égard, le Conseil juge capital de mettre en place des mesures de prévention policière dans des lieux tels que :

  • les transports publics, 
  • les aéroports,
  • les hôtels, 
  • les centres de formation, 
  • les lieux utilisés par les équipes et les arbitres, 
  • les quartiers de vie nocturne et autres espaces publics.


Cette sécurité globale passe, notamment par :

  • la mise en œuvre de concepts de sécurité dès le stade de la conception ;
  • l'utilisation de systèmes de surveillance et de détection faisant appel à l'intelligence artificielle.


Une priorité : lutter contre les extrémistes

Le Conseil estime les États membres doivent évaluer davantage les risques que présentent les supporters à risque, en particulier ceux qui adhèrent à des idéologies extrémistes. 

Il s’agit de repérer, de prévenir et de limiter les éventuelles activités hostiles et criminelles lors de manifestations sportives internationales. 

Le Conseil les États membres, par l'intermédiaire de leurs services répressifs, à continuer de surveiller les contenus en ligne afin d’endiguer la diffusion de messages incitant à la violence, à l'extrémisme, à la radicalisation et à la xénophobie.


Le rôle central des physionomistes


Le Conseil estime qu’il crucial de surveiller les mouvements de supporters à risque (c'est-à-dire potentiellement problématiques) dans les États membres afin de prévenir les troubles à l'ordre public.

Aussi le Conseil préconise le déploiement de physionomistes spécialisés en matière répressive, même si un événement sportif se déroule en l'absence de public.

Pour assurer une coopération internationale efficace, les États membres qui reçoivent l'assistance de physionomistes envoyés par d'autres États membres devraient à cet égard, préciser l'ampleur et la composition requises de ces déploiements, ainsi que les procédures applicables. 


L’importance des réseaux d’experts


Le Conseil estime qu’il faut renforcer la coopération entre les services répressifs et les réseaux de l'UE et les groupes d'experts du Conseil de l'Europe.

Dans le cadre de la coopération policière transfrontière, il s’engage à renforcer les groupes de travail d'experts qui possèdent l'expertise policière requise au sein de l'Union européenne dans le contexte de la violence et de l'extrémisme liés au sport. Il s’engage également à soutenir l’action de ces groupes à l'échelle mondiale dès lors qu'il s'agit de grands événements sportifs, en coopération avec Interpol.


Stimuler le rôle des « Points nationaux d’information football »


Le Conseil insiste sur l'importance du rôle que jouent les PNIF, qui sont des points de contact direct essentiels pour l'échange d'informations policières. 

Ils visent à faciliter la coopération policière internationale en rapport avec les matches de football revêtant une dimension internationale. La Commission européenne soutient le réseau des PNIF au moyen du projet "NFIP Network: Event Policing & International Cooperation EURO 2020".

Le Conseil rappelle aux États membres de veiller à ce que leur PNIF dispose de ressources suffisantes pour s'acquitter des tâches qui lui sont assignées.

Selon les praticiens, la décision qui instaure les PNIF, la décision de 2002 du Conseil, doit faire l'objet d'une mise à jour. Elle doit être adaptée pour tenir compte des meilleures pratiques et des approches policières actuelles. En conséquence, le Conseil invite la Commission à étudier la possibilité de présenter une proposition législative à cette fin.


Elaborer des rapports de sécurité et d'évaluation de la menace


Le Conseil demande

  • le réseau des PNIF, avec le concours d'Europol, établisse et présente un rapport annuel sur l'évaluation de la menace et la violence liée aux événements sportifs.
  • que soit établi une évaluation et un rapport finals concernant la rencontre. Il s’agit de les distribuer auprès des parties prenantes concernées, par l'intermédiaire des points nationaux d'information "football" et de la plateforme d'experts Europol créée à cet effet. Le rapport devrait porter principalement sur les questions liées à la sécurité publique et alimenter un débat sur les problèmes de sécurité relevés, y compris les difficultés imputables à la COVID-19.



synthèse du texte par Pierre Berthelet alias securiteinterieure.fr


 

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