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lundi 2 juin 2014

D'après le Sénat, il y a aujourd'hui "péril en la demeure européenne" en matière d'immigration


Le Sénat vient d'adopter un rapport d'information consacré au bilan de l'action européenne dans le cadre de la feuille de route de Stockholm (2009-2014), mais la substance du rapport porte sur les questions migratoires et de gestion des frontières extérieures de l'Union. 
Les sénateurs sont clairs : la situation est sérieuse et les moyens attribués à l'Union ne sont pas suffisants. Pour eux, il n'est possible pas d'affronter le défi de la pression migratoire qu'en élaborant des solutions communes.

En matière d'immigration

Le dernier rapport trimestriel de Frontex est édifiant selon le Sénat: en 2013, on a enregistré plus de 107 000 entrées illégales dans l'Union soit une hausse de 48 % par rapport à 2012.
Le 3e trimestre 2013 a battu tous les records s'agissant des entrées illicites aux frontières extérieures de l'Union avec 47 400 passages illégaux (20 000 en 2012).
Le 4e trimestre de cette année a été caractérisé par le plus grand nombre d'illégaux détectés aux frontières pour une période équivalente depuis 2009.

Sur les 4 premiers mois de l'année 2014, le nombre de traversées recensées entre l'Afrique du nord et l'Italie aurait presque décuplé par rapport aux 4 premiers mois de l'année 2013.

Dans ces conditions, le Sénat comprend que les autorités italiennes s'avouent complètement débordées par le phénomène.
Il semble d'après lui, qu'on ait dépassé le stade où certains États membres, confrontés à de ponctuelles « poussées migratoires », avaient simplement besoin d'être « épaulés » par Frontex qui ne dispose, au demeurant, que de 300 agents avec, en 2014 , un budget ( en baisse) de 89 millions d'euros soit environ 0,4 % du budget de 24 milliards de dollars que les États-Unis consacrent à leurs douaniers (63 000 agents) et à leurs garde-côtes (50 000 agents).

Il y a plusieurs années, le Sénat avait préconisé la création de gardes-frontières européens. Cette proposition est toujours sur la table. Il s'agirait maintenant de l'activer.

Le problème du budget

Dans le secteur de la justice et des affaires intérieures, l'Union européenne dispose de moyens très maigres voire dérisoires même si certains investissements ont été conséquents en particulier pour Europol.

Il a été indiqué précédemment que le budget consacré par l'Union à la surveillance de ses frontières extérieures représentait environ 0,4 % du budget que les États-Unis dédient à cette fin. 
En adhérant à l'Union européenne, beaucoup d'États n'ont pas compris que l'entrée dans l'espace Schengen - la Bulgarie et la Roumanie n'y sont pas encore pour l'instant mais pourraient un jour en être membres à part entière - impliquait le contrôle de leur portion de frontières extérieures pour le compte de tous les autres États membres. 
Cette contrainte est d'autant plus forte que ces États rencontrent souvent beaucoup de difficultés à assurer un contrôle efficace de leurs frontières.

Désormais, il faut tirer les conséquences de cette situation selon le Sénat. D'après lui, le repli sur soi n'étant pas une solution, ce sont au contraire les moyens mutualisés de l'Europe toute entière qui doivent être renforcés et mis au service des politiques d'immigration, d'asile et d'intégration, pour le plus grand profit de tous les États membres de l'Union européenne.

(synthèse du rapport par securiteinterieure.fr)


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