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mardi 13 juillet 2021

Désinformation, menaces criminelles et prévention des risques: les ministres de l’Intérieur tirent les leçon de la crise Covid et préparent les futures crises majeures

 



Il est temps de dresser le bilan de la crise sanitaire et de préparer un avenir qui s’annonce incertain.
Le constat dressé dans les conclusions des 27 ministres de l’Intérieur est que la crise actuelle et des crises perturbatrices similaires à venir engendrent des problèmes de sécurité systémiques et mettent au jour des vulnérabilités.
Or, en cas de crise majeure, la coopération transfrontière doit fonctionner mieux et plus efficacement. Dès lors, ces conclusions énoncent une série de mesures pour renforcer cette coopération et surtout faire en sorte de rendre les sociétés européennes plus résilientes face aux pandémies et autres crises à venir.



Favoriser l’échange d’information en cas de crises majeures

Les ministres de l’Intérieur rappellent et l'échange en temps utile d'informations sont essentiels en situation de crise.
Les mécanismes de coopération d'urgence en matière répressive doivent être activés rapidement pour rehausser le niveau de préparation et assurer une réaction immédiate.

Ils encouragent Europol à soutenir les États membres par l'échange d'informations lors de situations de crise.
Il s’agit de fournir une aide dans le cadre d'opérations transfrontières visant à prévenir le terrorisme et la criminalité organisée lors de situations qui portent préjudice à la sécurité intérieure de l'UE.

Faciliter la communication en situation de crise

Les ministres de l’Intérieur mettent l'accent sur la nécessité de partager des informations
opérationnelles et des informations sensibles en situation de crise.
Il s’agit d’assurer la continuité des travaux en cours dans les affaires et les enquêtes transfrontières.
L’expérience récente a renforcé la détermination à élaborer des solutions de communication sécurisée à même de remplacer les contacts physiques.

Les ministres de l’Intérieur soulignent aussi la nécessité que la Commission aide le groupe restreint d'Europol sur les communications sécurisées ainsi que le laboratoire de l'innovation.
Ces deux organismes ont pour mission de mettre en œuvre la feuille de route sur les nouvelles solutions de communication sécurisée approuvée par le Comité de sécurité intérieure (COSI).

Il s’agit de mettre en place un instrument commun, résilient, interopérable et sécurisé pour les outils de communication et de visioconférence (vidéo, audio et messages instantanés) dans le cadre de la coopération européenne en matière répressive.
Ces outils de communication sécurisée pourraient être utilisés pour :

  • planifier et coordonner des opérations conjointes,
  • échanger des informations confidentielles et sensibles dans les situations de crise entre les services répressifs des États membres (et avec les agences de l'UE).


Favoriser la détection des menaces criminelles

Le Conseil note que le partage de connaissances et d'informations conduit à la détection des menaces et des tendances en matière de criminalité émanant d'organisations criminelles.
Or ce partage revêt une importance cruciale pour la prise de décision éclairée et stratégique quant à la manière d'aborder et d'anticiper les évolutions futures des réseaux criminels.
Aussi, il salue l'élaboration par Europol :

  • de rapports d'analyse sur les tendances et les menaces en matière de criminalité,
  • d'évaluation des risques dans le cadre de la pandémie actuelle.


Le Conseil demande à Europol de considérer qu'il s'agit d'une bonne pratique à prendre en compte lors de crises futures.
Il souligne par ailleurs la nécessité de prévenir l'infiltration de réseaux criminels dans la mise en œuvre du plan de relance Next Generation EU.

L'échange d'informations en temps utile est essentiel est à cet égard essentiel. Cet échange porte en particulier sur les enquêtes en cours en matière de fraude, les risques, les menaces, les méthodes et les modèles de fraude. Il a lieu entre les agences de l'UE, en particulier Europol,  l'OLAF et le Parquet européen, et les États membres.


Parvenir à un meilleur état de préparation

Les ministres de l’Intérieur recommandent aux États membres de coopérer entre eux, en partageant un soutien technique. C’est le cas des experts en matière de répression et des équipements et systèmes de communication dans les situations de crise.
Ils encouragent notamment les États membres à recenser des solutions pratiques destinées à prévenir les obstacles à une coopération stratégique, opérationnelle et tactique transfrontière en matière répressive. C’est le cas lorsque les déplacements entre États membres sont limités en raison des mesures de restriction.

Ils invitent le Collège européen de police (CEPOL) et les États membres, avec un soutien financier de l'UE, à élaborer des formations et des exercices pratiques fondés sur des scénarios entre les services répressifs.
Ces formations et exercices incluent le cas échéant d'autres parties prenantes, telles que les acteurs de la protection civile, les services médicaux d'urgence et les autorités locale.

Assurer une meilleure prévention des crises

Le Conseil de l’UE encourage la Commission européenne à soutenir les États membres dans la prévention des crises touchant un ou plusieurs États membres. Cette action doit adopter une approche résiliente et souple, être effectuée dans le cadre de l'IPCR et englober des agences
de l'UE telles qu'Europol.

Le Conseil invite la Commission à contribuer à l'amélioration des mécanismes de coopération et existants en réaction à des crises majeures telles que la pandémie actuelle.
C’est le cas de la plateforme d'experts Europol (EPE) vROOM.
Il s’agit de favoriser la coopération stratégique et opérationnelle ainsi que de partager les bonnes pratiques.

Contrer les campagnes de désinformation

Les ministres de l’Intérieur constatent la nécessité de prévenir et de combattre la prolifération de mouvements négationnistes.
Ces mouvements diffusent de la mésinformation sur la COVID-19 et des discours de haine, en particulier dans les médias sociaux.

Ils recommandent aux États membres d'élaborer et de promouvoir des campagnes d'information et de sensibilisation à l'intention de leurs citoyens.
Ces campagnes doivent tirer parti de leur propre expertise et de celle du Réseau européen de prévention de la criminalité (REPC), d'Europol et des réseaux des services répressifs. Il s’agit de prévenir :

  • les conséquences négatives des activités de cybercriminalité ;
  • la mésinformation et les discours de haine.


Se concentrer sur les victimes

Pour les ministres, une attention particulière devrait être accordée à la manière de protéger les enfants en ligne et d'atténuer le risque qu'ils soient victimes d'organisations criminelles.
En outre, les ministres de l’Intérieur encouragent les États membres à mettre en commun leurs bonnes pratiques au sein du Réseau européen de prévention de la criminalité (REPC) sur les stratégies nationales et locales.
Il s’agit des stratégies qui améliorent les canaux de signalement à l'intention des victimes de la criminalité, tels que la violence domestique et les abus sexuels.

Le but est de faciliter les contacts avec les services répressifs lors de situations de confinement et de crise.
Une telle coopération pourrait également contribuer à l'approfondissement de partenariats et à l'amélioration des interactions entre les services répressifs, la société civile et les victimes de la criminalité.

synthèse du texte par Pierre Berthelet alias securiteinterieure.fr


 

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