BoMIC. C’est l’acronyme du tout nouveau centre d'innovation en matière de gestion des frontières. Ce centre est en quelques sortes le petit frère de la plateforme européenne d'innovation pour la sécurité intérieure (EU Innovation Hub) hébergée par Europol. Le rapport de Frontex sur ses activités de recherche et d'innovation fait état des avancées à ce sujet. Il dévoile une série de projets dans le domaine de la gestion des frontières: aérostat, intelligence artificielle, scanner transportable, outil d’analyse comportementale ou encore technologies biométriques à fort potentiel.
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Une implication de Frontex dans le programme européen de recherche et d’innovation Horizon Europe
Le rôle de Frontex est encore renforcé avec Horizon Europe, le nouveau programme-cadre pour la recherche et l'innovation couvrant la période 2021-2027. Les propositions de recherche sur la gestion des frontières formulées par les consortiums industriels et universitaires doivent répondre aux priorités de la communauté « gestion des frontières européennes » dès la conception et s'engager avec Frontex dans la mise en œuvre des projets.
Dans ce contexte, Frontex a apporté des contributions diverses aux projets de recherche sur la sécurité des frontières financés par l'UE : commentaires sur les projets, participation aux revues de projets Horizon 2020, réunions, ateliers et démonstrations, et diffusion du contenu et des résultats des projets à la communauté « gestion des frontières européennes ».
En outre, Frontex a suivi un certain nombre de projets de recherche sur la sécurité des frontières dans le cadre du programme-cadre de recherche de l'UE et vise à partager les résultats de son engagement avec la communauté « gestion des frontières européennes »au sens large. Deux projets ont été finalisés dans ce cadre en 2021 : ANDROMEDA et COMPASS2020.
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Des illustrations concrètes de cet investissement dans ce vaste programme de recherche Horizon Europe
Le projet CRITERIA développe une nouvelle méthodologie d'analyse des risques et de vulnérabilité en s'appuyant sur des méthodologies existantes telles que CIRAM (Common Integrated Risk Analysis Model) et en introduisant des indicateurs plus complexes et efficaces qui surmontent les limitations importantes des modèles existants.
Le projet AI-ARC a pour objectif de créer un nouveau système (Virtual Control Room), basé sur l'intelligence artificielle, qui facilite la création d'une image situationnelle dans la région de l'océan Arctique.
Le projet SilentBorder vise à développer et à valider un nouveau scanner CRT (tomographie muonique) de haute technologie pour les gardes-frontières, les douanes et les policiers. Ce scanner permet un contrôle, une détection et une identification rapides des marchandises dangereuses, illégales et de contrebande ainsi que des personnes cachées dans des conteneurs.
Le projet MULTISCAN 3D étudie un nouveau système déplaçable tout-en-un pour l'inspection des cargaisons.
Le projet PROMENADE a l'intention de développer de nouvelles technologies qui fourniront aux autorités des gardes-frontières une boîte à outils basée sur des services pour la détection, le suivi et l'analyse comportementale automatiques des navires. Ces technologies mettent en œuvre algorithmes innovants pour l'intelligence artificielle et l'apprentissage automatique appliqués aux systèmes de rapports de surveillance maritime, aux bases de données et à d'autres sources d'informations.
Le projet NESTOR porte sur un système de surveillance des frontières holistique de nouvelle génération entièrement fonctionnel fournissant une connaissance de la situation avant la frontière au-delà des frontières maritimes et terrestres.
Surveillance maritime : le Projet pilote Aerostat II
L'objectif principal du projet pilote Aerostat II est d'évaluer et de valider le concept d'utilisation d'une technologie multiplateforme basée sur des aérostats. Il s’agit d’effectuer des missions de surveillance en réseau permanentes par satellite, en utilisant des capteurs avancés dans un ensemble intégré pour couvrir une large zone maritime et côtière.
Ce projet pilote fait suite aux recommandations, à l'expérience et aux enseignements tirés d'un précédent projet pilote (Aérostat I) hébergé en Grèce (Samos), en 2019.
Dans l'ensemble, le projet pilote Aerostat II a validé la preuve de concept de l'utilisation de cette solution technologique pour les applications de surveillance des frontières maritimes. Il a en effet validé le fait qu'une technologie basée sur les aérostats peut être utilisée comme une capacité de surveillance persistante maritime en réseau multiplateforme.
L’Intelligence artificielle au service de l’amélioration des performances opérationnelles des capacités en matière de gestion des frontières
Une étude a été menée entre janvier 2020 et juin 2021 visant à rechercher quelles informations sont collectées sur les voyageurs franchissant les frontières extérieures de l'Union européenne (UE) avant leur arrivée. Il s’agit d’évaluer comment ces informations sont collectées, transmises et traitées afin d'optimiser la capacité d'analyse des voyageurs pour le contrôle aux frontières.
En outre, l'étude identifie les meilleures pratiques liées au traitement de l'IA aux frontières terrestres et maritimes.
L'étude a été mandatée en vue de répondre aux besoins en capacité des États membres de l'UE pour combler les lacunes en matière d'informations sur ces voyageurs franchissant les frontières terrestres et maritimes extérieures. Il s’agit aussi pour prendre en considération le besoin exprimé par les États membres d'étendre la portée de l'IA à d'autres modes de transport au-delà de l'aviation.
L'étude tient également compte de la mise en œuvre prévue du système d'entrée/sortie (EES) et du système européen d'information et d'autorisation de voyage (ETIAS) qui obligent les transporteurs à vérifier avant l'embarquement le statut de tous les voyageurs entrant dans l'espace Schengen.
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L'évaluation de l'IA aux frontières terrestres fournit un certain nombre de recommandations, telles que:
- en matière de traitement des données, préciser l'utilisation des profils de risque à des fins de ciblage des voyageurs ;
- à côté des actions suggérées applicables aux modes de transport terrestre et maritime, mettre en place une capacité de traitement solide pour collecter et traiter de gros volumes de données dans un court laps de temps afin de traiter le défi lié aux courts trajets en ferry.
Un projet phare : une méta-étude des technologies biométriques à fort potentiel
Frontex a lancé une méta-étude des technologies biométriques émergentes ayant le plus fort potentiel d'influencer les composantes stratégiques de la gestion intégrée des frontières.
En décembre 2020, Frontex a finalisé une procédure de passation de marchés ouverte pour la fourniture d'une étude de recherche prospective technologique sur la biométrie des voyageurs. L'objectif principal de cette recherche est la réalisation d'une étude sur l'avenir de la biométrie pour sa mise en œuvre dans les systèmes de contrôle aux frontières qui pourrait bénéficier au travail de la communauté européenne de garde-frontières et de garde-côtes dans un court, moyen et long termes.
Les résultats obtenus aident Frontex à identifier des initiatives de recherche et d'innovation spécifiques susceptibles d'accélérer l'intégration de nouvelles solutions technologiques basées sur la biométrie pour les contrôles aux frontières.
Les résultats sont mises à la disposition des organisations publiques, les organisations de recherche et de technologie, des universités et des industries en Europe pour identifier les domaines d'intérêt stratégique et pour prendre des décisions sur les voies de développement futur de la biométrie, agissant pour renforcer l'autonomie stratégique européenne dans ce secteur.
La diffusion initiale des résultats de la recherche comprenait des présentations dans plusieurs forums (EU Innovation Hub for Internal Security, eu-LISA’s Biometric Working Group, EU-ANSA Futures Cluster, Frontex Research for Innovation Network et eu-LISA Industry Roundtable).
Les cercles de dialogue entre Frontex et les entreprises
Frontex organise des dialogues techniques réguliers avec des entreprises appelés « I-Days ». Ces événements rassemblent des acteurs de l'industrie actifs dans le secteur de la gestion européenne intégrée des frontières avec des représentants des États membres, des agences et institutions de l'UE, des organisations internationales et du personnel de Frontex.
Lors des journées de l'industrie en 2021, environ 137 solutions pour la gestion des frontières ont été présentées par plus de 115 entreprises à la communauté « gestion des frontières européennes ».
Frontex a aussi mis en place un réseau dédié d'experts des États membres pour des discussions sur la recherche technique afin de développer des tests et des démonstrations technologiques: les cellules d'innovation.
Le réseau est un forum de discussion sur les résultats des activités de recherche et sur les résultats des projets pilotes.
En 2021, deux réunions de la Cellule Innovation Contrôles Frontières et deux réunions de la Cellule Innovation Surveillance ont eu lieu, permettant une constitution des groupes d'experts, une discussion sur les projets pilotes en cours, les besoins futurs en innovation technologique ainsi que les résultats.
Une participation de Frontex a l’EU Innovation Hub
En 2021, Frontex a mis en œuvre ses activités de recherche et d'innovation dans le cadre de la création de la plateforme européenne d'innovation pour la sécurité intérieure (EU Innovation Hub).
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Depuis son lancement, Frontex a fortement soutenu la mise en place de la plateforme avec des contributions financières et humaines, en participant aux discussions de la plateforme.
En 2021, l'Agence était en tête de deux des cinq projets du Hub :
- la prospective technologique sur la biométrie
- le projet pilote de système d'entrée-sortie.
Le montant total du budget de Frontex dépensé pour des contrats pour la mise en œuvre de projets de recherche et d'innovation spécifiques présentés dans ce rapport s'élève à près de 5 millions d'euros.
Le nouveau centre d'innovation de Frontex
Le centre de gestion des frontières Centre d'innovation (BoMIC) répond au besoin d'un espace physique où l'ensemble de la communauté « gestion des frontières » peut explorer, évaluer, tester, simuler et présenter les technologies émergentes.
L'objectif d'un BoMIC est de contribuer à la mise en œuvre effective des volets du programme-cadre pour la recherche et l'innovation (Horizon).
Il est proposé que les futurs locaux permanents de Frontex comprennent un tel centre d'innovation, composé d'espaces d'expérimentation, de démonstration et de test de technologies, ainsi que de l'espace collaboratif.
Le BoMIC travaillera en partenariat avec la plateforme d'innovation de l'UE pour la sécurité intérieure, afin de fournir la capacité de recherche et d'innovation technologique. Il œuvrera avec les laboratoires et unités spécialisés du Centre commun de recherche (JRC).
Pour analyser la faisabilité d'inclure un BoMIC dans les locaux permanents de Frontex, Frontex a commandé en 2021 une étude de cas portant sur ses composants, son espace, ses fonctions, ainsi que les estimations de coûts sur un horizon de 15 ans.
Les domaines d'innovation clés prévus sont:
- Contrôles aux frontières
- Surveillance des frontières
- Équipement des garde-frontières et des garde-côtes
- Commandement, contrôle, communications, ordinateurs et renseignement (C4I)
- Outils de formation et d'apprentissage
- Technologies génériques clés : vision par ordinateur, IoT, Quantum, systèmes autonomes
A voir aussi :
- la présentation du centre de gestion des frontières Centre d'innovation (BoMIC)
- la présentation du Frontex Research for Innovation Network (R4IN)
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