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mercredi 17 janvier 2018

ATLAS, le club européen des unités spéciales d'intervention, prend du galon


Le réseau ATLAS connaît une nouvelle dynamique. C’est ce qui ressort des dernières conclusions du Conseil « Justice et affaires intérieures ». Ce réseau européen des unités spéciales d'intervention vient de connaître, avec ces conclusions, une impulsion politique importante. Lors de leur réunion de décembre, les 28 ministres de l’Intérieur ont en effet acté deux choses :
  • la création d'un bureau d'appui permanent ;
  • le renforcement de la capacité opérationnelle de ce réseau.
Pour ce faire, la décision de 2008 qui fonde ATLAS devrait être revue pour étendre cette capacité opérationnelle. En outre, il est prévu que ce bureau d’appui, créé au sein d’Europol, devrait commencer ses activités le 1er janvier 2019 au plus tard.

Qu’est-ce que le réseau ATLAS ?

A la suite des attentats du 11 septembre 2001, les unités spéciales d'intervention de toutes les autorités répressives des États membres ont entrepris des activités de coopération sous les auspices du réseau ATLAS.
Ce réseau consiste en  l'organisation de divers séminaires et études, la conception de matériel spécifique et la tenue d'exercices communs. Il offre d'importantes capacités en tant que premier intervenant lors d'attentats terroristes, de libérations d'otages et d'autres situations de crise.
Il comprend 38 unités spéciales d'intervention provenant de 28 États membres et de Norvège, d'Islande et de Suisse. La Norvège, l'Islande et la Suisse participent mais n'ont pas le droit de vote.

D’où vient-on ?

ATLAS est fondé sur une décision du Conseil de 2008 relative à l'amélioration de la coopération entre les unités spéciales d'intervention des États membres de l'Union européenne dans les situations de crise.
Cette décision de 2008 dispose qu'en plus de l'assistance opérationnelle, les unités spéciales d'intervention organisent des réunions, des formations et des exercices communs pour renforcer la capacité à réagir rapidement dans les situations de crise.
Il s’agit pour elles d'échanger leur expérience, leurs compétences spécifiques ainsi que des informations générales, pratiques et techniques.
Or, la réalisation de ces objectifs nécessite une continuité, une planification à long terme et des ressources spécifiques.
Les résultats de l'évaluation globale de la politique de l'UE en matière de sécurité, entreprise par la Commission, notamment en ce qui concerne le rôle du réseau ATLAS en tant que pôle de connaissance et plateforme d'échange entre les unités spéciales d'intervention.

Quant au Conseil "Justice et affaires intérieures", il considère :
  • lors de sa réunion du 12 mars 2015 que l'un des quatre domaines revêtant un caractère de priorité immédiate pour la lutte contre le terrorisme qu’il a recensés consiste à intensifier la coopération opérationnelle ;
  • lors de sa réunion du 14 septembre 2017, qu’un certain nombre de sujets devant être traités en priorité aux fins d'une action immédiate dans les prochains mois, parmi lesquels figure le renforcement du réseau ATLAS.

1er axe : un appui d’Europol par la création d’une structure permanente

A l’heure actuelle, la gestion des activités du réseau s'appuie principalement sur les capacités du bureau exécutif ATLAS, fournies par le pays assurant la présidence du réseau ATLAS, perturbant ainsi lourdement les activités principales de son unité spéciale d'intervention.

Le 11 octobre 2017, les commandants du réseau ATLAS ont fait part de leur soutien à l'initiative visant à mettre en place un bureau d'appui permanent pour le réseau au sein même d'Europol.
En effet, l’office européen de police est bien placé pour fournir au réseau ATLAS,
  • un appui logistique et administratif ;
  • des canaux de communication.
L'implantation du bureau d'appui ATLAS au sein d'Europol permettrait :
  • une utilisation efficace des structures et outils existants ;
  • la création de synergies par l'établissement de liens avec d'autres réseaux d'experts.

2e axe : le renforcement de la capacité opérationnelle d’ATLAS

En dehors de la création d'un bureau d'appui ATLAS permanent, la capacité opérationnelle du réseau pourrait également porterait sur le fait :
  • de dresser un inventaire des capacités spécifiques des unités spéciales d'intervention participantes (en tenant compte du fait que cette démarche nécessiterait un haut niveau de protection des informations sensibles et que les unités spéciales d'intervention devraient se mettre d'accord sur l'étendue des informations à partager);
  • d’améliorer le mécanisme régissant le temps de réponse aux demandes d'assistance transfrontalière entre les unités spéciales d'intervention;
  • de permettre une circulation transfrontalière plus rapide et plus efficace des unités spéciales d'intervention.

Les 28 ministres de l’Intérieur estiment qu’il convient aussi
  • de mettre en commun des équipements spécialisés, lorsque cela se justifie et est techniquement possible;
  • de normaliser les protocoles de communication au sein du réseau;
  • de mettre en place des structures de formation communes, agissant comme centres d'excellence, de manière à favoriser des capacités opérationnelles élevées de même niveau entre les unités spéciales d'intervention participantes;
  • d’assurer une coopération avec des agences de l'UE (Europol et le CEPOL) et des réseaux spécialisés de services répressifs (réseau EEODN par exemple) ;
  • d'étudier la possibilité de recourir aux unités du réseau ATLAS en matière de formation dans le cadre des missions PSDC (défense européenne) de l'UE à l'étranger.

Synthèse du texte par securiteinterieure.fr


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