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jeudi 27 août 2015

Bilan de la protection civile en 2014 : le dispositif de l’Union monte en puissance dans un contexte sécuritaire international de plus en plus instable


La Commission européenne vient de présenter son rapport annuel faisant le point sur la protection civile en 2014 (à lire également sur securiteinterieure.fr: Le mécanisme européen de protection civile davantage utilisé à l'extérieur de l'UE qu'en son sein).
Elle y dresse un état des lieux positif en indiquant que le mécanisme de protection civile de l’Union (MPCU) permet désormais de réagir plus vite et avec davantage d’efficience aux grandes catastrophes qui se produisent dans l’UE.

D’après elle, des progrès importants ont été réalisés avec l’adoption d’une nouvelle législation relative au mécanisme de protection civile de l’Union, qui a nettement amélioré les modalités de coopération entre les États membres en matière de réaction aux catastrophes.

Pour mémoire, le mécanisme européen de protection civile a été créé en 2001 pour favoriser la coopération entre les autorités nationales de protection civile des différents pays européens. 34 États y participent actuellement, dont les pays candidats à l’Union.

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Un besoin croissant de protection civile

Selon la Commission, la tendance mondiale est claire: les défis humanitaires sont de plus en plus nombreux et de plus en plus complexes.
 La vulnérabilité croissante de certaines populations donne lieu à des catastrophes humanitaires dévastatrices.
Les conflits internes endémiques, qui vont du terrorisme asymétrique à la guerre conventionnelle et comportent souvent une importante dimension idéologique, s’intensifient.

Dans le monde entier, les conflits armés et les attaques contre des civils se poursuivent, tandis que les catastrophes naturelles se succèdent selon une fréquence et une intensité croissantes.
Le nombre de personnes qui sont touchées par des conflits, qui sont contraintes de se déplacer ou qui ne peuvent pas subvenir à leurs besoins les plus élémentaires ne cesse de croître.

Même si les catastrophes frappent souvent les régions les plus pauvres de la planète, l’UE et ses voisins ont également eu leur lot de conflits et de situations d’urgence. Les crises de longue durée affichent aussi des tendances préoccupantes partout sur la planète.
Il est de plus en plus fréquent que les ressources ne suffisent plus à combler les besoins, et la fourniture de protection civile ne cesse de gagner en complexité.

Opérations de protection civile 

Le mécanisme de protection civile de l’Union (MPCU) (voir aussi la fiche de présentation) a été activé à 30 reprises en 2014, notamment à la suite de demandes d’aide, de pré-alertes et d’actions de surveillance. La plupart des interventions étaient liées à des catastrophes naturelles, y compris:
  • des inondations en Bosnie-Herzégovine, en Serbie et en Croatie;
  • des incendies de forêt en Suède et en Grèce;
  • des mauvaises conditions météorologiques en Slovénie;
  • des cyclones tropicaux, des tremblements de terre et des tsunamis. 

9 interventions étaient liées à des catastrophes d’origine humaine, dont des troubles civils, des conflits, des cas de pollution marine et des accidents (en Norvège et à Chypre, par exemple).
L’assistance fournie peut prendre la forme d’une aide en nature, de matériel et d’équipes, mais elle peut aussi impliquer l’envoi d’experts chargés de procéder à des évaluations et de faciliter la coordination.
Si une aide est nécessaire dans un pays n’appartenant pas à l’UE, le mécanisme de protection civile de l’Union s’appuie sur les ressources de l’État concerné et travaille généralement aux côtés du personnel d’aide humanitaire, ou passe le relais à ce dernier.

La Commission précise qu’à la suite de l’adoption de la législation relative au mécanisme de protection civile de l’Union à la fin de l’année 2013, des efforts intenses ont été déployés au premier semestre de 2014 pour en assurer la mise en œuvre (à lire également sur securiteinterieure.fr: Le mécanisme européen de protection civile fait peau neuve).
Les États membres se sont accordés sur toutes les dispositions d’application nécessaires, y compris les règles de fonctionnement de la nouvelle réserve de capacités de réaction aux catastrophes constituée de manière volontaire.

La configuration initiale de la réserve a fait l’objet d’un accord et sera mise en place en 2015: elle consistera en plus de 50 modules et équipes de protection civile et en d’autres capacités de réaction, dont des équipes de recherche et de sauvetage en milieu urbain, des camps et des abris, des postes médicaux avancés, des hôpitaux de campagne, des capacités d’évacuation sanitaire et de nombreuses autres ressources.



(cliquez pour agrandir l'image)


Le Centre opérationnel européen (ERCC)

Le cœur opérationnel du mécanisme de protection civile de l’Union est le centre de coordination de la réaction d’urgence (ERCC) (voir aussi la fiche de présentation), qui fonctionne en permanence et auquel tout pays, membre de l’UE ou non, touché par une catastrophe et dépassé par l’ampleur de celle-ci peut adresser une demande d’aide.
En 2014, le mandat de coordination du Centre opérationnel européen a été confirmé par le Conseil européen.

La Commission a appuyé des opérations sur le terrain en fournissant aux États membres de l’UE et aux utilisateurs associés à ces opérations des cartes de référence ainsi que des cartes relatives à la portée et à la classification des dégâts au moyen du service Copernicus (service initial de gestion des situations d’urgence du programme GMES), pour lequel le Centre opérationnel européen est le point unique d’activation.

Le service a été activé à 50 reprises (dont 26 pour des inondations, 3 pour des incendies de forêt et 4 pour des crises liées à des réfugiés et à des personnes déplacées à l’intérieur d’un pays) et a fourni des cartes à partir de données satellitaires pour différents types de catastrophes ou de crises.
Le Centre opérationnel européen a également bénéficié du soutien analytique et technique du Centre commun de recherche, le service scientifique interne de la Commission (par l’intermédiaire du GDACS, par exemple).

En plus de coordonner la réaction, le Centre opérationnel européen sert de plateforme opérationnelle, en rapprochant les demandes et les offres d’aide et en jouant un rôle majeur dans la facilitation de la logistique et du transport.
Après l’activation du mécanisme de protection civile de l’Union à la demande de l’OMS en août, 14 pays participant au mécanisme ont fourni une aide en nature et une expertise par son intermédiaire et neuf ont apporté une aide bilatérale.
L’UE a coordonné et cofinancé des opérations de transport, comme deux allers et retours d’un navire néerlandais acheminant 10 000 tonnes de dons en provenance de toute l’Europe.
 Le Centre opérationnel européen a soutenu plus de 100 vols de fret vers les pays touchés.
À la fin de l’année, les pays participant au mécanisme de protection civile de l’Union avaient soumis des demandes de cofinancement relatives à des transports pour un montant supérieur à 8 millions d’euros.

La protection civile au sein de l’Union

En mai, la Serbie et la Bosnie-Herzégovine ont connu les plus graves inondations survenues depuis un siècle.
Le Centre opérationnel européen a réagi immédiatement à leurs demandes d’aide en activant le mécanisme de protection civile de l’Union et 23 États membres ont fourni un soutien sous la forme de bateaux de sauvetage, d’hélicoptères, de pompes de grande capacité et d’équipements de purification de l’eau, ce qui a constitué la plus importante opération de protection civile de ce type jamais menée en Europe.
Plus de 1 700 personnes ont été directement secourues par les équipes de l’UE. La réaction immédiate de protection civile a été complétée par une aide humanitaire de 3 millions d’euros à l’intention des personnes les plus vulnérables dans les deux pays. Celle-ci a bénéficié à un demi-million de personnes touchées par la catastrophe.

Quant à ARETE 2014, il constitue un exercice réussi de coordination interservices et d’amélioration de la préparation de l’UE aux catastrophes effectué en Belgique par la Direction générale ECHO de la Commission européenne et la Direction générale HOME de la Commission européenne.
Il simulait une situation complexe consistant en une attaque chimique et terroriste doublée d’une prise d’otages.
Il s’agit d’un premier exemple de modélisation hautement représentative et visuellement optimisée d’une intervention de protection civile et de répression aux niveaux local, régional, national et de l’UE.

La protection civile à l’extérieur de l’Union

La nouvelle législation relative au mécanisme de protection civile de l’Union met davantage l’accent sur la gestion des risques et la prévention des catastrophes ainsi que la préparation à celles-ci.
Des missions de préparation/environnementales ont été menées, conjointement avec Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) ainsi qu’avec le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), au Mozambique, aux Îles Salomon et au Bangladesh.
De nombreux pays participant au mécanisme de protection civile de l’Union ont offert leur aide au Soudan du Sud, à l’Ukraine et à l’Iraq, afin de soutenir les efforts déployés par les gouvernements nationaux et/ou les organisations internationales pour faire face à la dégradation de la situation humanitaire.
La complémentarité entre l’aide humanitaire et la protection civile a été assurée dans chaque cas.

Les pays participant au mécanisme de protection civile de l’Union, la Direction générale ECHO de la Commission européenne et ses partenaires ont déployé des efforts considérables pour faire face à l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest.
Le Centre opérationnel européen a joué un rôle central dans la coordination de la réaction de l’UE depuis le départ, en organisant régulièrement des réunions de coordination dès le début de l’été 2014 – bien avant que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ait déclaré que l’épidémie constituait une «urgence de santé publique de portée internationale».
Un groupe de travail de l’UE sur le virus Ebola a été constitué, réunissant tous les services concernés de la Commission (au siège et sur le terrain), le Service européen pour l’action extérieure (SEAE), y compris les délégations de l’UE dans les pays touchés, différents organes des Nations unies et les partenaires humanitaires de la Commission afin d’assurer un échange constant d’informations entre toutes les parties concernées.
Pour soutenir la réaction européenne, le commissaire Stylianides a été nommé coordinateur de l’UE pour la lutte contre le virus Ebola par le Conseil européen en octobre.

Par ailleurs, le mécanisme de protection civile de l’Union a déployé quatre experts à l’appui de missions de l’équipe des Nations unies chargée de l’évaluation et de la coordination en cas de catastrophe (UNDAC) au Liberia, au Ghana et au Mali.
La Commission précise qu’elle a mis en place un système d’évacuation sanitaire de l’UE pour les professionnels de la santé étrangers, géré par le Centre opérationnel européen. Il a été utilisé avec succès à plusieurs reprises et a permis l’évacuation sanitaire de travailleurs humanitaires internationaux vers des hôpitaux bien équipés en Europe.

Enfin, l’aide du mécanisme de protection civile de l’Union, y compris de la réserve constituée de manière volontaire, peut être demandée par les pays touchés ou par l’intermédiaire du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) ou d’autres organisations internationales telles que l’Organisation mondiale des migrations (OIM).

(synthèse du texte par securiteinterieure.fr)


Et pour une analyse plus approfondie, lire :

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