Les 28 ministres de l’Intérieur et de l’Immigration ont adopté des conclusions visant à définir une approche stratégique et des priorités opérationnelles. Ils ont préconisé une approche fondée sur trois piliers, pour répondre de manière structurelle à la pression migratoire et aller au-delà des mesures d'urgence immédiate.
Les ministres ont aussi confirmé leur volonté commune de mettre fin au clivage actuel entre les principes de solidarité et de responsabilité et de mettre au point un même message et une action commune au niveau de l'UE.
Les conclusions soulignent que la Méditerranée étant actuellement le principal point chaud en termes de flux migratoires, avec des répercussions sur l'Europe tout entière, il convient de concentrer avant tout les activités à mener à court terme sur cette zone opérationnelle.
D'après le texte adopté, les priorités opérationnelles devraient être mises en œuvre sans tarder par tous les acteurs concernés. La Commission est invitée à faire rapport selon les besoins au Conseil sur l'avancement de la mise en œuvre des mesures. Un premier rapport sera présenté en décembre, selon le vœu des ministres.
1er pilier : gestion renforcée des frontières extérieures et Frontex
La surveillance effective des frontières extérieures de l'UE revêt une importance capitale pour tous les États membres. Il importe qu'ils coopèrent étroitement avec Frontex afin de renforcer la présence de l'agence en Méditerranée. Il convient en particulier que, les États membres fournissent à l'agence les moyens opérationnels complémentaires qui sont nécessaires;
L'accroissement des ressources financières de Frontex destiné à renforcer ses capacités opérationnelles devra être confirmé pour 2015 et au-delà. Il devra être fondé sur une analyse de risque exhaustive menée par Frontex et portant sur toutes les frontières aériennes, terrestres et maritimes de l'UE.
2e pilier : action au niveau des États membres - Accueil et prise d'empreintes digitale
Les ministres des 28 Etats membres de l'UE veulent trouver des solutions permettant de contrecarrer les modes opératoires des réseaux de passeurs qui visent à contourner le système EURODAC (prise des empreintes digitales et identification des migrants) (à consulter le dernier rapport disponible).
Parallèlement, il faudrait apporter un soutien aux États membres qui sont mis sous pression. Tout en veillant à la mise en œuvre intégrale et cohérente du régime d'asile européen commun, il convient que les États membres s'attachent à assurer systématiquement l'identification, l'enregistrement et la prise d'empreintes digitales, notamment:
- en veillant à ce que les empreintes digitales soient prises à terre, au moment même de l'interception en cas de franchissement illégal des frontières;
- en prenant des mesures restrictives pour éviter que des migrants refusant la prise d'empreintes digitales ne prennent la fuite;
- en informant les migrants en temps voulu de leurs droits et obligations et des conséquences du non-respect des règles en matière d'identification.
3e pilier : action en coopération avec les pays tiers
L'action menée dans les pays tiers devrait porter en priorité sur les principaux pays suivant :
- Afrique de l'Ouest (Niger, Mali, Tchad, Gambie, Ghana, Mauritanie, Sénégal, Nigeria) ;
- Afrique de l'Est (Soudan, Éthiopie, Érythrée, Somalie) ;
- Afrique du Nord (Libye, Égypte, Algérie, Maroc, Tunisie) ;
- région qui borde la Syrie (Jordanie, Liban, Turquie, Iraq).
Les ministres des 28 Etats membres de l'UE souhaitent prendre sans retard certaines initiatives pour prévenir les dangereux voyages en mer, à savoir:
- définir, avec les autorités tunisiennes, égyptiennes et libyennes, des moyens de réduire le nombre de navires en provenance de Tunisie et d'Égypte;
- faire un meilleur usage des réseaux d'officiers de liaison qui, dans les pays tiers, sont chargés de la lutte contre le trafic de migrants;
- étudier la possibilité de lancer des équipes communes d'enquête avec les pays tiers concernés afin de prévenir la traite d'êtres humains et le trafic de migrants;
- faire en sorte qu'Europol soit avisé rapidement de toutes les informations recueillies aux frontières de l'UE par les services de surveillance des États membres et Frontex;
- renforcer les capacités des pays tiers concernés en matière de gestion des frontières et des migrations, notamment en Éthiopie et au Niger, ainsi qu'en Libye, en Égypte et en Tunisie;
- accroître le recours aux actions communes de l'UE en matière de retour, notamment sous la coordination de Frontex ;
- mettre en œuvre les campagnes d'information les risques que présente la migration irrégulière et sur les possibilités d'accès légal à l'Europe.
(synthèse des conclusions par securiteinterieure.fr)
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