Frontex vient de publier un document dressant le panorama de son action au cours de l’année 2019. Ce document met l’accent sur l’importance d’une surveillance aérienne aux frontières maritimes et d’une action déployée dans les pays tiers à l'UE, sur le recrutement des garde-frontières et l’achat d’équipement – notamment des voitures de patrouille sérigraphiés -, sur le recours aux nouvelles technologies et sur la priorité accordée au soutien aux expulsions de migrants clandestins.
A noter l’intégration en cours des systèmes d'information de retour afin de permettre d'avoir une vue d'ensemble des opérations d’expulsion au niveau européen.
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Des opérations aux frontières maritimes et dans les Balkans occidentaux
En 2019, Frontex a continué à gérer trois opérations permanentes en Grèce, en Italie et en Espagne.
Chaque mois, environ 1 500 agents des services frontaliers et des garde-côtes ont travaillé en divers endroits aux frontières de l'UE.
Les agents déployés par Frontex contribuent également à la détection des véhicules volés, des drogues et des armes, au contrôle des documents ainsi qu'à l'identification et à l'établissement de la nationalité des migrants. Frontex soutient également les autorités nationales en leur fournissant des informations dans le cadre d'enquêtes sur le trafic de drogue.
Frontex en chiffres :
A retenir :
- 54800 personnes sauvées dans les zones opérationnelles Frontex,
- 125,5 tonnes de drogue saisies,
- 669 trafiquants de drogue arrêtés,
- 592 opérations de surveillance maritime,
- 1500 agents Frontex aux frontières européennes,
- 15.850 migrants clandestins expulsés,
- 6.900 documents falsifiés détectés,
- 7500 candidatures au poste de garde-frontières européens,
- un personnel composé de 750 personnes au QG de Frontex,
- 3675 garde-frontières formés.
En 2019, l'agence a soutenu les États membres dans des affaires qui ont conduit à la saisie de 4,7 tonnes de cocaïne.
En outre, Frontex met à disposition des agents ainsi que des équipements, notamment des voitures de patrouille pour aider le pays des Balkans occidentaux à faire face à l'immigration clandestine, la criminalité transfrontalière et ainsi qu'au terrorisme.
Frontex a ainsi lancé sa première opération conjointe à part entière en dehors de l'Union européenne, soutenant l'Albanie dans le contrôle des frontières.
résultats opérationnels :
(cliquez sur l'image pour agrandir)
A retenir :
- 390 véhicules volés saisis,
- 69 armes saisies,
- 125,5 tonnes de drogue saisie,
- 669 trafiquants de drogue arrêtés,
- 20 millions de cigarettes saisies.
Des Journées d'action conjointe
En 2019, Frontex a coordonné cinq Journées d'action conjointe (Joint Action Days) organisées par Europol et qui sont des opérations internationales visant à lutter contre la criminalité transfrontalière.
Il dépêché des experts et partagé des informations.
Ces opérations ont été coordonnées sous l'égide de la plateforme pluridisciplinaire européenne contre les menaces criminelles (EMPACT) dans le cadre du cycle politique de l'UE.
Les autorités nationales ont pu ainsi :
- arrêter 200 passeurs présumés,
- identfier près de 500 voitures volées,
- détecter 600 documents frauduleux,
- saisir neuf navires suspects.
Un soutien renforcé aux expulsions de migrants clandestins
Frontex apporte un appui aux pays de l'UE pour l'organisation de vols charters. Frontex aide les États membres de l'UE à respecter l'obligation de contrôler tous les vols de retour afin de s'assurer que tous les rapatriés sont traités dans leurs droits.
Il met à disposition des observateurs issus de notre pool d'experts et couvrir le coût de la participation des contrôleurs nationaux. 272 vols avaient à leur bord des observateurs en 2019, dont 199 experts fournis par Frontex, et plus de 15 500 ressortissants de pays tiers ont été renvoyés dans le cadre d'opérations de retour soutenues par Frontex l'année dernière.
nombre d'opérations de retour coordonnées par Frontex :
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En clair, les vols charters, en foncé les vols commerciaux réguliers
En 2019, l'agence a également élargi son rôle en coordonnant les retours sur les vols commerciaux. A ce propos, le nombre de personnes renvoyées par des vols commerciaux a triplé, ce qui a permis d'accroître l'efficacité et de réduire les coûts.
Par ailleurs, Frontex renforce les capacités de l'Union européenne en matière de retours en intégrant divers systèmes d'information qui permettent aux pays de coordonner et d'avoir une vue d'ensemble des opérations de retour au niveau européen.
Un recours accru à la surveillance maritime par voie aérienne
La surveillance aérienne maritime (MAS) est devenue une partie intégrante des activités de l'agence et un service permanent offert aux autorités nationales.
La MAS utilise des avions et des drones de surveillance qui transmettent directement au siège de l'agence à Varsovie et aux autorités nationales et européennes compétentes des vidéos et autres données provenant des frontières extérieures de l'UE et de Schengen.
Il permet la surveillance en temps réel de ce qui se passe aux frontières.
bilan des opérations de surveillance :
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A gauche le nombre d'opérations de surveillance, à droite le nombre d'incidents détectés
Dans la salle de surveillance européenne de Varsovie, des experts de 12 pays ont travaillé ensemble pour surveiller les vidéos et les informations entrantes.
Les avions ont été utilisés dans le cadre des activités de Frontex pour aider les autorités nationales et les agences de l'UE dans diverses tâches, notamment la surveillance des frontières, la détection du trafic de drogue et de la pêche illégale.
En 2019, Frontex a effectué près de 600 vols.
Dans de nombreux cas, les avions Frontex ont détecté des bateaux en détresse en mer et grâce à la rapidité de réaction et à la coordination, les autorités nationales ont pu sauver plus de 4500 personnes.
Les avions MAS ont survolé la Méditerranée centrale, la mer Égée, la mer Noire, la mer Adriatique et la mer Baltique.
Ils ont également surveillé les frontières terrestres de la Pologne, de la Slovaquie, de la Croatie et de la Hongrie.
Un corps permanent de garde-frontières européens en cours de constitution
Frontex a commencé à jeter les bases de la création du corps permanent de garde-frontières européens.
Une fois sélectionné, le premier groupe d'officiers des gardes-frontières de Frontex passera la majeure partie de l'année 2020 à se former en vue d'un déploiement à travers les frontières européennes.
Ils constitueront l'épine dorsale du nouveau corps et apporteront un soutien permanent aux autorités nationales confrontées à des difficultés à leurs frontières extérieures.
Frontex s'appuiera de plus en plus sur ses propres équipements, ce qui lui permettra d'être plus flexible dans ses diverses activités sur le terrain.
En 2019, l’agence commencé à utiliser ses propres voitures de patrouille aux frontières de l'Europe.
Les nouvelles voitures, qui portent le logo de l'agence, ont participé à des opérations dans des endroits comme l'Albanie, la Grèce et la Bulgarie.
L'une des tâches principales de Frontex est d'identifier les technologies qui peuvent être utilisées pour le contrôle des frontières.
En 2019, l’agence a testé diverses technologies, notamment la biométrie, l'intelligence artificielle et les systèmes d'avions téléguidés, en partenariat avec les garde-côtes helléniques.
Elle a organisé un essai d'un mois d'un aérostat pour la surveillance des frontières sur l'île grecque de Samos.
La technologie au cœur de la gestion des frontières
En collaboration avec le Service des frontières du Portugal (SEF) et l'Autorité aéroportuaire de Lisbonne (ANA), Frontex a testé la technologie "biométrique en mouvement" pour les contrôles aux frontières. Dans les années à venir, des solutions telles que la numérisation sans contact des empreintes digitales et du visage facilitera et accélérera le passage des frontières pour les voyageurs réguliers tout en renforçant la sécurité.
Cela permettra donner aux gardes-frontières plus de temps pour repérer les menaces potentielles et pour effectuer des contrôles de sécurité systématiques et efficaces.
Les aéroports et les compagnies aériennes en tireront également profit, les passagers passant moins de temps dans les files d'attente et ayant plus de temps pour un transfert ou pour faire des achats.
Enfin, Frontex va constituer une équipe d'experts pour le système européen d'information et d'autorisation de voyage (ETIAS), un système permettant d'accorder l'autorisation de voyager dans l'UE à partir de pays sans visa.
Lorsqu'il entrera en vigueur, Frontex sera responsable de l'unité centrale fonctionnant 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, où il vérifiera les demandes.
synthèse du texte par Pierre Berthelet alias securiteinterieure.fr
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