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vendredi 12 juillet 2024

Contrefaçon de l’euro : l’Europe s’intéresse au darket et aux vrais-faux billets utilisés sur les tournages de films («movie money»)



L’Europe de la sécurité se contruit au concret  et notamment par le biais d’actions financées par les fonds européens. Cest le cas de la  contrefaçon de l’euro. Un rapport sur un programme dédié à la lutte contre ce phénomène, intitulé « Pericles », détaille les actions entreprises. Il est possible de citer, parmi toutes celles ientifiées dans la version 4 de ce programme (« Pericles IV »), la collaboration étroite avec les pays tiers producteurs de faux euros, en particulier les pays d’Amérique latine, ainsi que la lutte contre les contrefaçons sur le darknet et contre la mise en circulation des billets utilisés sur les tournages de films («movie money»). La «movie money» se réfère aux accessoires de cinéma mais dont une partie est écoulée dans les commerces.




Qu’est-ce que le Programme Pericles ?

«Pericles IV» est un programme d’échanges, d’assistance et de formation pour la protection de l’euro contre le faux-monnayage. Il remplace

  • le programme Pericles 2020, qui couvrait la période 2013-2020,
  • le programme Pericles mis en œuvre entre 2002 et 2013.

«Pericles IV» a été établi par le règlement du 20 mai 2021. Ce texte établit le programme pour une durée allant jusqu’au 31 décembre 2027.


Un programme en  synergie avec d’autres

Le programme, qui vise exclusivement à protéger l’euro et à prévenir et combattre une forme spécifique de criminalité organisée se veut cohérent avec d’autres actions menées au niveau de l’Union :

  • l’instrument d’assistance technique et d’échange d’informations (TAIEX) de la DG NEAR, qui est le plus fréquemment utilisé en soutien des négociations d’adhésion,
  • le Fonds pour la sécurité intérieure - Police de la DG HOME , qui vise la prévention et la répression de la criminalité en général.

Depuis que la falsification d’argent a été érigée en priorité dans le plan d’action opérationnel de l’EMPACT, la Commission travaille en étroite coordination avec le chef de file de l’EMPACT afin de maximiser la complémentarité entre les deux sources de financement.

Pour mémoire, la plateforme EMPACT (plateforme pluridisciplinaire européenne contre les menaces criminelles) est une initiative en matière de sécurité menée par les États membres de l’UE dans le but d’identifier, de hiérarchiser et de combattre les menaces que représente la grande criminalité internationale organisée. En 2021, l’EMPACT est devenu un instrument permanent, comme le prévoient les conclusions du Conseil concernant la poursuite permanente du cycle politique de l’UE pour lutter contre la grande criminalité internationale organisée. La Bulgarie est l’État membre chef de file de la priorité de l’EMPACT qui couvre la criminalité en matière de «propriété intellectuelle, contrefaçon de marchandises et de monnaies».


Qu’es-ce qui a été au menu de l’année 2023 ?

Le budget annuel destiné à la mise en œuvre du programme pour 2023 était fixé à 667.000 euros.
Le programme s’est engagé à financer 10 projets au total. 9 subventions ont été octroyées en réponse à une demande des autorités compétentes des États membres et 1 action de la Commission a été financée.
Les actions mené ont consisté en 7 échanges de personnel, 2 conférences et 4 formations techniques. Selon les estimations, 526 experts ont participé à ces actions.


Qui prend part aux actions de Périclès ?

En ce qui concerne le domaine d’activité professionnelle, les membres des forces de police représentent 50 % du total. Ce chiffre élevé s’explique par le fait que les autorités policières se trouvent aux avant-postes de la lutte contre la contrefaçon de l’euro et que le personnel de police englobe à la fois des enquêteurs et des techniciens.
Les autres catégories de participants représentent 50 % du total, les experts des banques centrales nationales comptant pour 28 % des participants et constituant donc le deuxième groupe par ordre de taille. Il convient également de noter la participation de membres du corps judiciaire (6 %), de même que de personnes venant des institutions européennes (4 %), des directions nationales des monnaies (2 %) et des douanes (moins de 2 %).


Quel est le bilan opérationnel ?


  • En 2023, le nombre de faux euros détectés est de 476 000 billets et de 414 406  pièces. L’objectif était de faire en sorte que le nombre de faux euros détectés (billets et pièces) se maintienne dans une fourchette de 5 % par rapport à la moyenne de la période 2014-2020 (671 000/174 112). Le nombre de faux billets est inférieur à l’objectif, et le nombre de pièces, supérieur.
  • En 2023 toujours, le nombre d’ateliers clandestins démantelés est de 9. L’objectif était de maintenir leur nombre dans une fourchette moyenne de 10 % par rapport à 2019 (22). Le nombre d’ateliers clandestins démantelés en 2023 est inférieur à l’objectif.



Un exemple concret : une collaboiration étroite avec les pays d’Amérique latine


Le rapport indique que la Brigada de Investigación del Banco de España (BIBE) espagnole a organisé la formation sur le faux-monnayage à l’intention des experts des pays d’Amérique latine. Cette formqtion a rassemblé les autorités de 15 pays d’Amérique latine à Bogotá, en Colombie.
L’action visait à promouvoir des mesures de protection de l’euro contre le faux-monnayage dans les pays d’Amérique latine susceptibles d’y être exposés. Elle a également soutenu la création d’offices centraux nationaux de lutte contre le faux-monnayage dans les pays participants. À la suite d’une précédente formation de même nature, l’Argentine s’est dotée d’un tel office central national.


Le dark net dans le viseur de Périclès


Le rapport indique plusieurs actions ont porté sur la menace que représentent l’internet et le darknet dans le domaine du faux-monnayage de l’euro, et notamment l’existence de billets au dessin falsifié. Les échanges de personnel et les formations techniques tels que l’«échange de personnel portant sur les techniques d’enquête contre le faux-monnayage (SEITACC-2)» organisé par le Comando Carabinieri Antifalsificazione Monetaria (CCAFM) italien,
et la «formation sur le faux-monnayage à l’intention des experts des pays d’Amérique latine 2023» organisée par la Brigada de Investigación del Banco de España (BIBE) espagnole se sont notamment concentrés sur la mise en circulation de contrefaçons sur l’internet et le darknet.


Une attention particulière sur les billets utilisés sur les tournages de films («movie money») et fausses coupures («prop copy»)

Le rappport précise qu’une étude a été menée portant sur les billets utilisés sur les tournages de films («movie money»), fausses coupures («prop copy»).
Cette étude avait pour objectif de développer les analyses effectuées jusqu’à présent par la Commission européenne, la BCE et Europol. Elle a permis de cartographier pleinement la production, la distribution et la mise en circulation de billets utilisés sur les tournages de films ainsi que des fausses coupures.
Ce faisant, l’étude a analysé les approches répressive et judiciaire de l’Union, des États membres et des pays tiers face à ce phénomène. Elle a permis d’encourager une approche commune au niveau de l’UE pour lutter contre cette menace.


Quelles sont les perspectives ?

Les priorités de Périclès pour 2024 sont notamment:

  • aider les États membres particulièrement affectés par la production et la circulation de fausse monnaie;
  • encourager la coopération avec les autorités des pays tiers qui sont un lieu de production de faux euros,;
  • aider à la mise en place ou au renforcement d’offices centraux nationaux
  • continuer à se concentrer sur la mise en circulation de contrefaçons et de composants de grande qualité sur le darknet
  • pursuivre l’analyse de offre en ligne de produits tels que des billets utilisés sur les tournages de films («movie money») et des fausses coupures («prop copy»)


synthèse du texte par Pierre Berthelet alias securiteinterieure.fr

 

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