Les 28 ministres de l’Intérieur ont validé dans des conclusions approuvées tout récemment, lors du Conseil de juin, la création d'un "réseau informel d'experts en matière d'identification des victimes de catastrophes" (à ne pas confondre avec l'existant Réseau européen de victimes de catastrophes chargé de promouvoir un appui aux victimes). Son but ? Renforcer la coordination entre les équipes des États membres chargées de l'identification des victimes de catastrophes.
- à lire sur securiteinterieure.fr : Scénario "terrorisme en mer" et catastrophe maritime de grande ampleur : l’Europe va prendre des mesures
Plus exactement, l’idée est d’augmenter l'efficacité et la rapidité du processus d'identification des victimes de catastrophes. Comment ? En rassemblant les experts européens, en favorisant le partage d'informations et d'expériences, en facilitant les contacts, en réalisant des exercices communs et en dispensant des formations.
Pourquoi ce réseau ?
Des incidents graves, causés ou non par l'action de l'homme, font souvent de nombreux morts et blessés. En outre, la facilité générale à voyager a favorisé les déplacements de groupes importants de personnes, ce qui se traduit par une probabilité élevée, en cas d'incident majeur survenant tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'UE, d'avoir des victimes de nationalités différentes.
Après de tels incidents, l'identification des victimes dans le cadre du processus de gestion des conséquences devrait être réalisée le plus rapidement et le plus efficacement possible afin d'alléger la souffrance des proches qui ont survécu et de permettre le rapatriement des dépouilles des victimes.
Coopération… mais pas duplication
Ce réseau a pour interlocuteur les parties prenantes concernées au sein des États membres, notamment :
- les autorités répressives ;
- la protection civile
- les instances judiciaires ;
- les autorités sanitaires ;
- les ONG.
La coopération entre ce nouveau réseau aura lieu avec d'autres organisations, telles que :
- la Commission internationale sur les personnes disparues (CIPD);
- Eurojust;
- le Collège européen de police (CEPOL);
- le Réseau européen des instituts de police scientifique (ENFSI);
- les réseaux d'identification des victimes de catastrophes comme le groupe nordique d'identification des victimes de catastrophes ("Nordic DVI group");
- le Réseau européen de formation judiciaire (REFJ);
- le Bureau du coordonnateur des Nations Unies pour les secours en cas de catastrophe.
Ce réseau devrait coopérer également étroitement avec Interpol, ainsi qu'avec les organes nationaux et de l'Union chargés de l'identification des victimes de catastrophes. Le but est de compléter les activités en cours dans le domaine de la gestion des conséquences des attentats terroristes. Les travaux du réseau ne devraient pas faire double emploi avec ceux des groupes existants et devraient s'efforcer de soutenir les processus déjà en place.
Quelle sera sa mission ?
- établir une liste des points de contact nationaux et recenser les ressources et les capacités existantes en matière d'identification des victimes;
- coopérer avec les organismes concernés, notamment Interpol, en ce qui concerne le déploiement des équipes des États membres chargées de l'identification des victimes;
- revoir les possibilités de formation actuelles relatives à l'identification des victimes et étudier les possibilités de formations futures;
- organiser et gérer des exercices volontaires destinés aux praticiens de l'identification des victimes de catastrophes;
- encourager l'utilisation des canaux d'échange d'informations sécurisés existants, tels que le système I-24/7 d'Interpol. Il s’agit d’un canal de partage d'informations relatives au processus d'identification des victimes de catastrophes (par exemple, le partage de données ante mortem et post mortem);
- rechercher des voies de coopération possibles avec d'autres réseaux liés au groupe "Application de la loi" du Conseil de l’UE, tels que le réseau européen d'experts en médecine et en psychologie dans le cadre des services répressifs et KYNOPOL;
- encourager la constitution d'unités nationales d'identification des victimes dans les États membres;
- encourager les unités nationales d'identification des victimes de catastrophes à utiliser le guide sur l'identification élaboré par Interpol.
synthèse du texte par Pierre Berthelet alias securiteinterieure.fr
Pour aller plus loin :
Et pour une analyse plus approfondie, lire le fil des articles de securiteinterieure.fr sur la sécurité civile.
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