Les 28 ministres de l’Intérieur ont approuvé un rapport de la présidence maltaise du Conseil de l’UE sur les incidents en haute mer de nature à faire intervenir les services de sécurité civile. L’enjeu de ce rapport approuvé élaboré par cette présidence qui tire sa révérence dans quelques jours (l’Estonie prenant la relève) porte sur un scénario "terrorisme en mer" et une catastrophe maritime de grande ampleur de type marée noire.
De quoi parle-t-on ?
Le programme de travail du groupe "Protection civile" (PROCIV) du Conseil de l’UE est en partie déterminé par les développements intervenant au sein et à l'extérieur de l'UE, et l'accent est le plus souvent mis sur les urgences terrestres. La présidence maltaise, conformément à la priorité générale de la présidence, a déplacé cet accent vers les défis maritimes qui se posent aux autorités de protection civile.
L'objet des discussions menées sous la présidence maltaise n'était pas les incidents "ordinaires", mais plutôt les événements ou incidents ayant des conséquences catastrophiques et entraînant des effets néfastes pour un nombre de personnes important.
Ce propos est illustré par la marée noire causée par l'explosion de la plateforme de forage Deepwater Horizon, au cours de laquelle 4,9 millions de barils de pétrole ont été déversés en haute mer.
La réaction à l'incident, qui a fait l'objet d'une discussion au cours de l'atelier organisé par la présidence les 19 et 20 janvier à Malte, a été d'une envergure particulièrement importante, avec un coût d'environ 61 milliards de dollar US et une durée d'opération de près de 5 ans.
Au cœur des préoccupations, une catastrophe maritime de grande ampleur
Même si les services de protection civile ne sont pas considérées comme les principales autorités responsables de la gestion des incidents maritimes, le rapport souligne qu'elles sont des partenaires essentiels lorsque des urgences maritimes majeures surviennent.
En outre, le rapport indique que la participation de la protection civile à la réaction aux urgences maritimes, bien qu'elle ne soit pas primordiale, revêtait une importance vitale, notamment au vu des ressources disponibles au titre du mécanisme européen de protection civile.
Alors que le trafic maritime atteint un niveau sans précédent, et compte tenu de la tendance émergente dans le transport maritime au niveau mondial, consistant à utiliser des navires moins nombreux mais plus grands, le risque que les répercussions des accidents soient plus graves qu'auparavant s’accroît.
La portée des interventions de protection civile relatives aux incidents maritimes et les missions effectuées dans ce cadre ont changé au cours des dernières décennies en raison de l'accroissement du trafic maritime, des changements climatiques et de la nécessité potentielle de procéder au sauvetage de citoyens se trouvant sur des navires en détresse, y compris dans des régions éloignées.
Un éventail de mesures préconisées face aux risques de catastrophe
La présidence maltaise recommande:
- de faire réaliser des évaluations nationales des risques maritimes par les États membres qui ont pris ces risques en considération;
- de compiler des cartes régionales des risques maritimes;
- d'organiser des exercices régionaux de formation comportant un scénario simulant des urgences majeures dans des zones éloignées.
Concernant les technologies nouvelles et émergentes, la présidence maltaise encourage:
- la Commission et les États membres à établir les liens nécessaires entre les instituts de recherche et le secteur de la réaction d'urgence;
- l'échange d'informations sur les nouvelles technologies et leurs utilisations entre les agences européennes, dans le domaine de la sécurité maritime et de la réaction d'urgence ;
- une utilisation accrue des outils et plateformes de partage de connaissances et d'expérience existants, tels que le centre de connaissance en matière de gestion des risques de catastrophe du Centre commun de recherche et la communauté d'utilisateurs sur des sociétés sûres, sécurisées et résilientes (Community of Users on Safe, Secure and Resilient Societies), coordonnée par la DG HOME.
Une meilleure coopération autour de la sécurité civile, des acteurs chargés des urgences maritimes
Actuellement, la Commission européenne (DG ECHO) et l'agence européenne de sécurité maritime (AESM) explorent des pistes de coopération.
Il en est de même entre le Système d'information géographique intégré méditerranéen pour l’évaluation du risque et la lutte contre la pollution marine (REMPEC) et l’agence européenne de sécurité maritime afin de collaborer plus étroitement.
D’après la présidence maltaise, ces efforts vont dans le bon sens, celui d'une meilleure harmonisation au sein du secteur.
Toutefois, les discussions ont souligné la nécessité de mieux faire connaître, notamment parmi les organismes maritimes régionaux, les capacités et les ressources disponibles par l'intermédiaire du mécanisme de protection civile et le mécanisme européen de protection civile.
La sécurité face aux menaces : des urgences maritimes à la question terroriste
Concernant l'état des outils et des capacités actuelles de l'UE, la présidence maltaise recommande:
- que les États membres s'efforcent d'enregistrer les ressources nationales adaptées aux urgences maritimes auprès du mécanisme de protection civile;
- d'améliorer la communication entre les acteurs concernés, notamment les États membres, la Commission, les organisations régionales comme l’agence européenne de sécurité maritime.
Au sujet de la gestion des conséquences des attentats terroristes, la présidence maltaise a présenté un ensemble de mesures comme la formation, les exercices, la sensibilisation du public et l'échange de bonnes pratiques.
La Commission travaille actuellement à la concrétisation des mesures mises en évidence et a, notamment, organisé un atelier sur la protection des cibles vulnérables, avec la participation des États membres.
Les directeurs généraux de la protection civile ont eu un nouvel échange de vues sur la gestion des conséquences des attentats terroristes lors de leur réunion à Malte les 26 et 27 avril 2017, à la lumière également des activités actuellement menées par la Commission dans le domaine de la sécurité.
Pour sa part, la présidence maltaise recommande d'envisager la possibilité de réaliser des exercices comportant un scénario "terrorisme en mer", étant donné que les entités chargées de la protection civile sont des acteurs de premier plan dans la fourniture d'assistance.
synthèse du texte par Pierre Berthelet alias securiteinterieure.fr
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